Heilbronn Gelände Classic 2006
(Par Jeanjean)
 
Enduro à l'ancienne d'Heilbronn, Anno 2006...
... ou les aventures de Barigaurel et Bariguardy !
 
Vendredi 21 Juillet:
Je rentre du boulot à midi. J'ai pris quelques heures de RTT pour pouvoir préparer un peu mes affaires avant le contrôle technique qui à lieu de 16 à 18 heures. Je colle les numéros de course, fais deux-trois bricoles sur la moto, et, ayant encore une petite course à faire en ville, décide d'y aller en Barigo, histoire de m'assurer que tout va bien. Bien m'en a pris ! La moto démarre rien qu'en posant le regard sur le kick. Je démarre tranquillos, met un peu plus de gaz, et rada rada, le moteur ratatouille du tonnerre et refuse de monter dans les tours. Panique à bord !
Je change de condensateur. Rien. J'essaye différents trucs et rien n'y fait.
Nico arrive en voiture avec la remorque. Je le regarde, regarde la montre... et le laisse planté là comme un pingouin , car, avec tout ça, j'ai oublié d'aller chercher les gosses à l'école et j’y vais en courant !
Je suis de retour vingt minutes plus tard, et le bricolage continue.
Pour finir, je pique la platine de rupteur sur l'XT et la monte sur la Barigo: toujours rien. Encore une bricole, et tout d'un coup ça marche ! A force de tripoter, j'ai complètement déréglé l'avance initiale à l'allumage et tout d'un coup ça tourne. Je remet à zéro: ratatouille ! Je redérègle: vroum vroum ! Bon, ben on va laisser ça comme ça ! Probablement l'avance variable qui me joue des tours. La moto démarre un peu moins bien, mais bon, elle démarre et prend des tours. Un bon compromis.
Je laisse tout comme ça. On verra plus tard.
Il est 16 heures, et ma femme n'est pas encore rentrée du boulot. Il est vrai qu'elle se trouve sur l'autoroute , dans le même bouchon que celui où Nico a passé 1 heure et demi de son temps pour venir. Pour faire 50 bornes, c'est une bonne moyenne. On n'ira pas aussi vite demain ;-)
Pour aller amener la gamine à son club de jeunes, je replante Nico devant chez moi , ça lui laisse le temps de déballer son materiel et de tout verifier .
Ma femme arrive enfin pour garder le fiston , on peut y aller. Nico et moi nous mettons en route, on va directement sur le lieu de la course avec nos becanes.
Le parc fermé est à moins de 3 kilomètres.
Même pas le temps de chauffer le moteur.
Enfin, vu la chaleur qu'il fait, y'a pas besoin de le chauffer !
Paperasserie, contrôle technique: cool et sympa, comme d'habitude à Heilbronn.
Du style "c'est déjà assez fatiguant de coller l'autocollant, on ne va quand même pas se pencher pour contrôler la moto".
Chez moi, le contrôleur se contente d'appuyer négligemment sur les freins. Chez Nico, même pas !
On laisse les motos au frais. Et après un petit tour dans le parc coureur, nous allons nous mettre au frais aussi, au MacDo d'à coté, les seul endroit climatisé dans les environs.
Et du coup, on rate le briefing qui à été avancé d'une heure !
On arrive quand même à temps pour participer au défilé vers la place du marché où à lieu la présentation des pilotes.
On revient mettre les motos au parc fermé, et après avoir mangé une bricole, on se fait chercher par ma douce, et après une copieux "glou glou bla bla" sur la terrasse, direction dodo.
 
Samedi 22 juillet:
Petit déj' et direction le parc coureurs, où nous arrivons vers 9 heures.
Les vedettes partent en premier, vers 10 heures.
Vu nos numéros de course, nous partons peu après 11 heures.
On prépare nos cartons en notant les horaires de passages, et Nico, qui à mit sa moto au parc fermé réservoir vide, essaye d'y entrer pour faire le plein. Mais le gentil monsieur debout à l'entrée n'est pas d'accord du tout !
Il partira donc à sec et devra se debrouiller pour mettre de l'essence en debut de parcours...
10 heures passées, les premières motos pétaradent, et j'enfile ma toute nouvelle tenue de dieu de la piste aux couleurs de Bob HANNAH.
C'est mon heure, la moto est un peu capricieuse mais démarre dans le temps imparti, et c'est parti mon kiki.
Les spéciales ne sont pas chronométrées au premier tour. La première est située tout de suite après le départ. Je la prend donc en douceur. Le tracé est un peu bâclé, mais c'est suffisent pour se rentre compte que le sol asséché à mort est très dur et glissant.
Le parcours fait une boucle avant de rejoindre la deuxième spéciale, plus longue et plus sympa.
J'enquille les premiers virolos en seconde en mettant du gaz. Ouh là là, mais c'est que ça glisse ! Je monte un rapport, ce qui m'oblige à sortir des virages quasiment au ralenti, mais je me met beaucoup moins à l'équerre comme ça. J'ai l'impression de me traîner, mais au moins, je reste sur la moto. C'est mieux comme ça.
La liaison continue. Un peu de bitume, et de beaux chemins qui sillonnent la cambrousse. Il y a du verglas partout !
Pas possible ! Presque 40° à l'ombre et du verglas ! L'explication est simple: c'est le temps des moissons, et par endroits, les chemins sont recouverts de paille. Surtout dans les virages, d'ailleurs, a croire qu'elle à été répandue là exprès pour que l'on se répande nous aussi !
Par endroit, le circuit est à double sens et l'on croise les concurrents qui sont sur le retour. Parfois un peu chaud, surtout quand on se retrouve face à un side qui occupe toute la largeur de la piste !
Dans une sortie de virage, je tape une borne de délimitation qui se trouve sur ma trajectoire. Il va falloir s'en rappeler au prochain tour...
J'arrive au contrôle intermédiaire avec moins de 10 minutes d'avance. La vache ! Les temps sont bien plus serrés que ce à quoi je m'attendait. Il ne faudra pas traîner en route.
Un petit coup de flotte, merci la poche à eau intégrée dans le sac à dos, je pointe dans ma minute et c'est reparti. Nico, parti 4 minutes après moi n'est pas encore arrivé. Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé.
J'arrive à la spéciale en ligne. Elle aussi, non chronométrée au premier tour. J'ouvre, monte quelques rapports, et zut, un virage serré à droite. Ça passe, j'ouvre à nouveau, une petite butte suivit d'une micro-descente pleine de bosse, et re-zut, en face de moi des banderoles, et un 90° à gauche ! J'arrive quand même à tourner après un freinage en catastrophe ! Un petit bout droit et je passe la cellule d'arrivée.
Pas du gâteau, cette ligne ! Il va falloir s'appliquer dans les deux tours chronométrés.
Encore un peu de chemin et je suis de retour au parc. J'ai un petit quart d'heure devant moi pour boire un coup et passer un coup de graisse sur la chaîne. Un coup d’œil dans le réservoir. Ça devrait suffire pour le tour suivant. Picole pas comme la RM, mon petit poum poum.
J'entend le grand Wolfgang (Häußler, aussi grand par la classe que par la taille...) raconter à son voisin de box qu'il s'est pris une borne de délimitation en sortie de virage. Ça me rappelle quelque chose, cette histoire ...
Nico arrive, me raconte qu'il à pointé avec 3 minutes de retard au premier contrôle, et il est temps pour moi de repartir.
J'enquille les spéciales avec mon antipatinage perso: 3ème rapport partout et au ralenti. Je vais encore finir dernier, mais bon, je n'ai pas envie d'aller embrasser le sol dur comme du béton.
Ma femme et mon minot son à la deuxième spéciale et font quelques photos.
Ce tour-ci, j'arrive au contrôle intermédiaire avec plus de 20 minutes d'avance ! Bizarre. Je n'ai pourtant pas eût l'impression de rouler plus vite qu'au tour précédent. Ça me laisse le temps de tchatcher un peu avec les potes, et surtout de boire et souffler un coup. Il y à un petit arbre pour se mettre à l'ombre. Nico arrive lorsqu'il est temps pour moi de renfiler mon casque, et je suis content de pouvoir repartir et profiter une peu du vent pour me rafraîchir.
Chemin faisant, comme par miracle, j'évite la borne de délimitation...
J'ai une pensée pour les marshalls et toutes les personnes qui surveillent les intersections et s'occupent des contrôles de passage, la plupart du temps en plein soleil, quasiment sans rien à boire et sans possibilité de se mettre à l'ombre. Tout ça pour que nous autres glandus puissent faire pêt pêt dans la nature en toute tranquillité. J'ai envie de les embrasser !
J'arrive à la spéciale en ligne. Même topo qu'au premier tour. Freinage en catastrophe, je manque d'embarquer la banderole et les piquets mais je parvient à tourner sans me vautrer...
Je suis de retour au parc, et j'ai le temps de casser une petite croûte, de vider un jerrican dans le réservoir (j'ai passé la réserve à 3 km du parc) et de boire un grand coup de flotte. Nico arrive. Ça à l'air de bien rouler pour lui aussi.
On échange nos impressions et je reprend la route.
Le troisième tour est une copie du deuxième. Toujours les spéciales à l'antipatinage, le freinage cata dans la spéciale en ligne, et le 20 minutes d'attente au contrôle intermédiaire. Sauf que ce coup-ci, je comprend pourquoi. Le tracé se croise juste à la bifurcation qui mène au contrôle intermédiaire, et sans le vouloir, j'ai court-circuité une partie du tracé ! Renseignement pris, il n'y à pas de contrôle de passage sur la boucle court-circuitée. Ouf, sauvé !
Sur ce tour aussi, j'évite soigneusement la borne, et suis de retour au parc dans les temps.
Nico arrive, on discute le coup, et je m'approche de la pointeuse lorsque ma minute approche.
La dame de service me dit que je peut pointer en avance. Je trouve ça étrange ! Elle ne me rend pas mon carton, ce que je trouve encore plus étrange ! Voyant mon regard inquisiteur, elle m'apprend que le dernier tour à été supprimé à cause de la chaleur et que c'est même affiché en grand sur le mur là, à coté d'elle !
Ah ça, ça aide de savoir lire !
De plus, on l'aurait su si l'on avait pas fait l'impasse sur le briefing la veille au soir !
J'apprend la nouvelle à Nico qui prend le même air ahuri que celui que j'avait l'instant d'avant face à la pointeuse.
M'enfin bon, si c'est comme ça, c'est comme ça.
On se change, échange nos impressions, quand soudain, Nico fait une bond "mince, mon carton, j'ai oublié de rendre mon carton !"
Je suis mort de rire. On est vraiment des charlots.
Il file vers la pointeuse et pointe avec une bonne demi-heure de retard. Mais bon, il sera classé quand même.
Et comme durant toute la course, il s'est mit un point d'honneur à pointer dans sa minute initiale au lieu de tenir compte du décalage dû à ses trois minutes de retard au premier contrôle, il écope d'une valise de points de pénalité !
Bah, il est jeune, il a le temps d'apprendre...
L'affichage des résultats se faisant attendre, on rentre chez moi se rafraîchir un peu.
Plus tard dans la soirée, on revient au parc jeter un coup d’œil aux résultats, et oh surprise, je finit 5ème en 500 cc "pré-1980". Sur 15 motos au départ, 10 à l'arrivée, je trouve ça pas mal et je me colle un sourire jusqu'aux oreilles.
Nico finit 10ème. Il fallait s'y attendre, après ses déboires avec la pendule, mais il a le mérite de finir. C'est qu'il y a eût de la casse, aujourd’hui. 22 abandons et un gars à l’hôpital.
Au scratch, c'est moins glorieux. Si mes comptes sont bons, je fais 54 sur 124 partants. Ça me laisse de la marge pour mes vieux jours...
Tchao tout le monde.
On se retrouve début septembre à Mauer ?
Jeanjean

L'avis de NICO:
Quel plaisir de lire cet article !...Il reflète trés fidèlement l'ambiance de ce week-end que j'ai eu le plaisir de passer en ta compagnie.
De cette course je n'en retiendrai que les cotés positifs.Le plaisir à l'etat pur , les paysages somptueux , le beau temps mème si la chaleur était dure à supporter, la chance lors de ma chute en speciale (sans conséquences) , la chance encore , lors de la perte de ma bequille , qui aurait pu entrainer une chute grave.Une moto irréprochable à tous points de vue ,et sans doute bien au-delà de ce que le pilote était capable d'en tirer.
Evidemment , j'ai quelques regrets , mais qui ne ternissent absolument pas le souvenir que je garderai de ce week end. J'essaierai , à l'avenir , d'etre un peu plus serieux et prevoyant avant de mettre la moto en parc fermé , de rester concentré pendant la course et ce , jusqu'à la fin.La négligence du ravitaillement et l'oubli du carton à la fin sont vraiment des erreurs faciles à eviter....Disons que c'est le metier qui rentre....
Reste maintenant à espérer que nos inscriptions pour les courses de MAUER (9 septembre) et SCHIMMELDEWOOG (8 octobre) seront retenues car j'ai vraiment hate d'y retourner...
NICO
 
 
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