Heilbronn Gelände Classic 2008
(Par Jeanjean)
 
C'était mal barré...
 Une semaine avant la course, le moteur était encore en pièces. Un petit coup de bourre et j'ai quand même réussi à finir la moto deux jours avant.
 
Vendredi 15:00 heures, je rentre du boulot et je retrouve Nico qui vient juste d'arriver chez moi.
Le temps de boire un coup et nous nous mettons en route pour les trois kilomètres séparant mon domicile du parc coureurs.
Pour une fois, nous ne sommes pas à la bourre puisque le contrôle technique ne commence qu'à 16:00 heures.
On s'installe, bavarde avec les anciennes connaissances. Ça fait plaisir de retrouver les potes après 9 mois d'abstinence (la dernière course remonte à octobre 2007). J'en profite pour resserrer deux-trois boulons que j'avais oubliés la semaine passé dans le feu de l'action. Entre autres celui de la pédale de frein...
On passe le contrôle technique, terrifiant comme d'habitude: lecture de la plaque d'immatriculation et contrôle des freins. Contrôle purement optique dans la plupart des cas, du genre "t'as un levier et une pédale ? Tout va bien!".
On casse une croûte en attendant la présentation des pilotes digne des six-jours sur la place principale de la ville. Je trouve ça toujours sympa, de traverser la ville sur nos trapanelles à la limite de la légalité et même au-delà, escortés par la police qui bloque les carrefours pour nous ouvrir le passage...
 
 
Ensuite, les motos vont au parc et les pilotes au dodo. J'héberge le "Team France" au grand complet, puisqu'Eric,un français qui habite à LANDAU, nous à rejoint avec sa PE 175.
 

 
 
Samedi, c'est le grand jour.
Départ à 10:30 heures pour Eric, 11:00 heures pour nous, et c'est parti pour 5 heures de moto.
 
 
Nico part dans la même minute que moi. Je le chambre car en général, quant il le faut, sa moto ne démarre pas dans la minute imposée par le règlement. Pour se venger, cette fois-ci, elle part au quart de tour et c'est la mienne qui se fait prier. Elle craque quand même dans le temps imparti et je me lance dans le premier tour sous un soleil radieux.
 
 
Comme à l'habitude, le premier tour est un tour de "découverte" et les spéciales ne sont pas chronométrées.
Ma moto, avec son petit moteur (je suis passé de 500 à 400 cm² en remplaçant l'embiellage) est un plaisir à piloter. La puissance moindre se ressent bien dans les grands bouts droits, mais le couple inférieur est très agréable en sortie de virage car la puissance passe au sol au lieu de se perdre dans de grands travers furieux.
La spéciale en herbe me parait plus sympa qu'il y a deux ans, et les spéciales en ligne sont ,disons... spéciales (du genre virage à angle droit en dévers négatif avec de gros trous en plein milieu).
Le parcours s'est enrichi de passages en forêt ainsi que d'une montée impossible... pas impossible pour un sou. Elle est sympa, avec quelques ornières boueuses dans la prise d'élan et un virage serré en plein milieu.
Fin du premier tour. Une petite pause d'un quart d'heure au parc et c'est reparti. Ma carburation est mal réglée. Trop pauvre à mi-régime, j'ai un trou à la ré accélération. Va falloir que je remonte mon aiguille.
Mais auparavant, je devrais peut-être boucher la fente sur mon manchon de filtre à air qui doit faire prise d'air...
La moto de Nico marche bien au depart,il avait affiné les reglages de son carbu , quelques jours plus tot. Mais lors de la première pause il s'aperçoit qu'il avait oublié de serrer sa pipe d'admission .
On est vraiment les charlots de l'enduro...
Comme à mon habitude, je mets du gros gaz en liaison. Probablement pour mieux me trainer en spéciale...
J'ai lâché Nico ,aux prises avec son carbu faussé, et j'envoie du gros gaz pour suivre mon pote Erich qui m'a rattrapé avec son SWM 370.(No 121 sur la photo un peu plus haut)
Je me lance dans la spéciale et ça se passe pas mal du tout. Je n'ai plus l'impression de me bloquer dans les virages serrés comme c'était les cas il y à deux ans. Es-ce dû au petit moteur ? Pourtant, avec le vilebrequin de SR 400, j'ai plus d'inertie qu'avec le moteur XT 500.
 
 
En tout cas, je me fais plaisir, et me surprend à relancer à l'embrayage, comme au bon vieux temps, alors que je roulais encore en deux-temps.
 
 
Le deuxième tour se termine. Nico peste contre sa moto. Depuis qu'il a resserré sa pipe d'admission, son moteur carbure comme une patate...
Le troisième tour se déroule sans problèmes, toujours sous un grand soleil. Je prends un plaisir énorme à rouler. Pas de chute pour l'instant. J'ai faillit quand même me prendre une bonne gaufre en voulant larguer un gars que je venais de passer en liaison pour ne pas lui faire bouffer trop de poussière. Il y avait un gros caillou caché sous l'herbe dans mon ornière...
 
Nico à fini par retrouver une carburation à peu près correcte,mais son tube d'échappement,pourtant renforcé depuis ses deboires de l'enduro de SERSHEIM , lui joue des tours. Sa moto est un peu plus bruyante que d'habitude, mais a coté du vacarme des gros 2T qui roulent ici , ça passe presque inaperçu.En tout cas , ça ne l'empeche pas de continuer sa course , c'est l'essentiel.
Au moment de s'élancer pour le dernier tour, quelques gouttes commencent à tomber. Chouette, on va enfin avoir un peu de boue. En guise d'averse, c'est un vrai déluge qui va s'abattre sur nous dans l'heure qui suit, avec grêle et tonnerre.
Il faut être un peu maso pour se prendre des grêlons dans la figure à fond de gamelle dans les chemins et trouver ça fantastique. Et tout cas, le terrain est devenu hyper glissant et c'est un régal. Il faut rouler en trialiste pour ne pas se mettre part terre à la sortie de chaque virage.
Les spéciales ne sont plus chronométrées et c'est bien comme ça, car il est devenu impossible de rouler propre.
La course se termine en même temps que l'orage et l'on se retrouve à table, fatigués mais heureux.
Après avoir rapatrié les motos au garage - en ayant même pris le temps de les passer au Karcher - et pris une bonne douche, nous sommes de retour au parc coureur pour la remise des prix.
 
Malheureusement, celle-ci n'aura pas lieu ce soir-là. Un side ayant arraché la cellule de l'avant-dernière spéciale et fait planter l'ordinateur. Les spécialistes essayeront pendant deux bonnes heures de récupérer les résultats avant de nous renvoyer à la maison.
Zut alors, moi qui voulais être sûr de griller Veronika, la seule femme engagée en solo, et qui plus est ,dans la même catégorie que moi!(No 122 sur la photo un peu plus haut)
Imaginez le coup que prendrait mon égo, si elle était plus rapide que moi...
 
5 jours plus tard...
Les résultats sont en ligne sur le site du Club. Ils n’ont pas dû pouvoir récupérer les temps de la cinquième spéciale, car elle n'est pas prise en compte dans le résultat final.
Je tombe des nues en lisant les résultats. Ils me donnent deuxième de ma catégorie. Ils ont du se planter quelque part... Je relie la feuille dans tous les sens sans trouver l'erreur. Non non, c'est bien ça, je suis deuxième.
S'affiche sur mon visage un sourire narquois qui ne me quittera pas pendant trois jours...Mais en y regardant de plus près, je met mon score sur le compte d'une erreur de chronometrage dans la spéciale 2.
Si je m'accorde un temps de 34 - 35 secondes ,plus réalistes que les 19 secondes affichées, cela me mettrait aux environs de la 10 place, ce qui correspond mieux à mon niveau de pilotage.Le correctif envoyé quelques jours plus tard , par courrier aux participants ,me le confirmera , puisque je me classe 11ème .
Je tiens à remercier de tout cœur Thierry, sans qui mon projet "longue bielle - course courte" n'aurait jamais abouti, pour le don du vilebrequin de SR 400.
 
Le mot de nico:je n'etais pas super chaud pour faire un article sur cette course parce que je craignais qu'à la longue , on finisse toujours par raconter un peu les mèmes choses.Cela fait déja 4 ans que je participe à des enduros d'anciennes en Allemagne (5 ans pour Jeanjan), dont certaines classiques qu'on a deja faites plusieurs fois , et pourtant...Pourtant , le plaisir de lire les articles de Jeanjean est à chaque fois renouvelé , comme celui que j'ai , à chaque fois ,de passer un "weekend d'enduro" en sa compagnie et de se retrouver avec tous nos amis enduristes germaniques à l'enthousiasme si communicatif. Pour ce qui est du bilan , il fait son modeste,notre JEANJEAN , mais c'est qu'il attaque pour de vrai, le lascar. D'une course à l'autre il fait des progrés épatants.De mon coté , j'ai aussi l'impression de progresser , mais de façon beaucoup moins spectaculaire.Cette course est la premiere où je ne fais pas d'erreur grossière ,du genre louper une speciale ou un controle de passage.Je finis en bas du tableau , comme d'habitude(normal vu mon niveau de pilotage) ,mais je ne suis pas trop à l'ouest si on regarde les points, et ça c'est nouveau.Ca fait plaisir de voir qu'il y a une progression , mème si elle est timide,et j'éspère bien continuer dans cette voie.Ma moto m'a joué des tours , le carbu , le pot , cela m'apprendra a bricoler des trucs en dernière minute , une semaine avant la course , sans prendre le temps de verifier si c'est fiable.La moto n'etait quasiment pas sortie du garage depuis SERSHEIM en 2007,pourtant il y avait des choses à mettre au point , mais cette fois-ci ça sentait le bricolage baclé.Heureusement , ça ne m'a pas empeché de finir la course.
Il reste maintenant un mois et demi pour affiner tout ça , histoire d'etre pret pour la course de MAUER qui aura lieu le 13 SEPTEMBRE prochain.Une course avec un tres beau parcours qui nous avait laissé un excellent souvenir en 2006.
 
 
PS: n'hésitez pas à aller voir les nombreuses galeries de photos sur le site officiel (cliquez sur le logo)ainsi que la liste des resultat.