Schwere Badische Classic-Geländefahrt (MAUER-D)2006

 
Cette page n'est pas richement illustrée en photos .C'est difficile de faire des photos et de rouler en meme temps.
Heureusement , il y a la galerie du site officiel qui permet de se faire une idée de l'évènement. Voir ici

Samedi 8 Septembre 2006, "Schwere Badische Fahrt" à Mauer (D).
Par Jeanjean
 
Un enduro auquel j'ai déjà participé il y à deux ans (il a lieu tous les deux ans) et qui s'annonce très sympa.
Le parcours a été rallongé par rapport à 2004. Cet année, ~ 40 km à parcourir trois fois.
Il comprend un test d'accélération (spéciale en ligne), une magnifique spéciale en herbe tracée à flanc de coteau, une "montée impossible" qui n'a d'impossible que le nom .C'est une montée plutôt sympathique qui se termine par un petit saut. La grosse attraction est un bourbier artificiel. C'est l'endroit qui attire le plus de spectateurs.
 
Le jeudi précédent la course, la moto est fin prête, les outils, les fringues, la paperasse aussi. Le réservoir et les jerricans sont plein. Je trouve ça fortement bizarre, moi qui suis toujours à la bourre, de n'avoir plus rien à faire les deux jours précédents la course. C'est comme un mauvais présage.
 
Vendredi, j'attends Nico qui, bien entendu, viens rouler avec moi. Il s'est gentiment proposé de venir avec une remorque deux rails, ce qui m'évitera de me rendre sur la course à moto.
Pas que ce soit loin (~ 50 km de chez moi), mais c'est quand même plus agréable de s'y faire conduire en bagnole que de se les geler sur la moto le matin à la fraîche...
Ponctuel comme un français moyen, il arrive à 11 heures du soir, plus d'une heure après l'horaire prévu.
 
Le temps de casser une petite graine, de bouger sa moto et sangler la mienne sur la remorque, d'échanger les dernières histoires, on se couche à une heure du mat' !
 
Samedi matin: réveil vers 6 heures. Dur dur !
Petit déjeuner et préparation des casse-dalles pour la journée. On se met en route à peine une heure après s'être levé. On est en avance sur le planing. Pas normal, tout ça !
Après un peu moins d'une heure de route, on arrive au parc coureur. On se dégotte une petite place dans les orties, à coté d'en enclos avec des ânes. Comme ça, on sera entre nous ;-)
Comme voisin, Jörg, un allemand qui s'est inscrit en 500 XT.
Il ne faut pas trop traîner à faire les paperasses et le contrôle technique, les motos devant être rentrées au parc fermé à 8 heure 30 au plus tard. Tout se passe bien au contrôle.
Comme Nico et moi avons deux numéros consécutifs, nous partons à une minute d'intervalle, à 10 heures 26 et 27. Comme ça, on pourra rouler un peu ensemble.
Le temps de manger un morceau, de se faire tout beau (surtout moi :-))) ), et notre heure de départ arrive.
Le temps est au beau fixe. Pas un seul nuage à l'horizon, et il fait déjà suffisamment chaud pour rouler sans veste.
La course commence bien ! La moto a du mal à démarrer et j'écope de 20 points de pénalité pour non démarrage dans la minute impartie .
Sur le coup, je m'en fiche, car je ne l'apprendrai qu'à l'arrivée. Je démarre en douceur afin que Nico puisse me rattraper. Le parcours est bien comme dans mon souvenir de 2004. De beaux chemins sans pièges, où l'on se fait vraiment plaisir. Au premier tour, il faut faire un peu gaffe quand même, l'herbe est rendue glissante par la rosée et n'a pas encore séché. Cela me vaudra une petite tôle en bas d'une descente. Rien de bien méchant, pas de dégâts à la moto ni au pilote.
De toutes façons, quand on ne tombe pas, c'est qu'on roule en dessous de ses possibilités.
 
Nico et Uwe SCHÖNWOLF (500 HL), qui partaient dans la même minute, m'ont rattrapé. Le fléchage laisse un peu à désirer, et il nous arrive une peu trop souvent de faire demi-tour suite à une flèche loupée. Hans Lippl (440 Maico) nous rejoint au gré d'un demi tour, et prend le commandement de la situation, jusqu'à ce qu'il se trompe lui aussi de route. J'aperçois la flèche à la dernière seconde, et le regarde partir malgré mes cris sur la mauvaise piste. Peu de temps après, c'est Uwe qui nous lâche suite à la même erreur.
Tout compte fait, je préfère rouler seul, ce qui m'oblige à faire plus attention au fléchage. Nico en à fait les frais au deuxième tour et vous racontera sûrement sa mésaventure un peu plus en détail.
Je décide de rouler à mon rythme, sans trop attendre Nico.
 
Le premier tour est un tour de découverte, la ligne et la spéciale ne sont pas chronométrés. Le parcours est magnifique. Il y a deux contrôles horaires sur le parcours, en plus de celui du parc coureur (départ/arrivée). Le deuxième est situé juste avant le bourbier, ce qui permet de regarder les copains patauger dans la boue :-).
La dernière section étant relativement courte, j'ai à peine 10 minutes pour faire le plein du pilote et de la machine. J'échange mes impressions avec Nico. Il a l'air de se faire bien plaisir lui aussi.
 
Je décolle pour le deuxième tour. Tout va pour le mieux. J'enquille les chemins sur un bon rythme. et j'arrive au premier contrôle horaire avec près de 20 minutes d'avance. Il est vrai qu'en Allemagne, les temps sont larges. J'attend Nico qui tarde à arriver. Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé. Je repense avec angoisse au side qu'on a vu ce matin .La machine en vrac dans le fossé avec les infirmiers affairés autour de l'équipage blessé. Le genre de truc qui fait froid dans le dos et freine les ardeurs pour un petit moment... jusqu'à ce que la déraison ne reprenne le dessus. Je repart du controle horaire , seul et un peu inquiet. Bon, de toutes façons, je ne peut rien y faire pour l'instant, alors, gaz !
 
 Je continue à prendre mon pied quand, à la sortie d'un village, deux enfants me barrent la route avec une banderole "Power-Station". Je m'arrête pour leur faire plaisir.
 Le tableau est digne d'un poème, et tout à fait représentatif des enduros à l'allemande. A ma gauche, alignées comme à la parade, une dizaine de petites vieilles assises dans leurs chaises roulantes regardent passer le pilotes et les encourages en brandissant leurs cannes. Le personnel de l'hospice à préparé gâteaux, café et boissons diverses que ces dames distribuent gracieusement aux pilotes qui daignent bien s'arrêter, un peu déçue quand même qu'ils soient si peu nombreux à le faire. Je leur explique un peu le règlement, et le fait que, malheureusement, leur situation sur le parcours soit à leur désavantage. Ils sont trop proche du premier contrôle horaire, au début d'une section de 55 minutes. La plupart d'entre nous ne veulent probablement pas prendre le risque de perdre du temps en début de section. Heureusement pour elles, le fait de m'être arrêté à l'air de faire boule de neige, puisqu'au moment où je repart, trois autres pilotes font honneur à leurs gâteaux.
 
J'arrive à la spéciale avec une envie de pisser pressante, mais suis trop fainéant pour m'arrêter me soulager, de peur de perdre le rythme et tout et tout. Mais se battre contre le chrono en luttant contre ma vessie n'est pas terrible non plus. La spéciale est géniale, mais je n'ai pas l'impression de faire un temps canon. Je manque même de me faire rattraper par une grosse BMW !
Bah, avec la concurrence qu'il y a aujourd'hui, je n'ai pas l'ambition de faire un podium.
 
J'arrive au contrôle horaire du bourbier. Soudain, Nico réapparaît et me fait part de sa mésaventure. Il roulait avec Uwe, et ils se sont perdus ensemble.. Ils se sont promené une petite demi-heure dans la nature et ont pointé avec 11 minutes de retard au CH 1.
 
Un collègue de bureau est venu me filmer dans le bourbier, que je passe tout en douceur en pédalant avec attention, au grand dam des spectateurs venus pour voir gicler la boue.
Les sides, par contre, font parler la poudre et passent en force sous les acclamations du public, en envoyant d'énormes gerbes de boue.
 
La fin du tour se déroule sans encombre.
Le temps de faire le plein et c'est reparti pour un dernier tour. Tout va pour le mieux et je me fait vraiment plaisir. Je charrie Nico à chaque CH en lui disant "ah, si tu arrives, c'est que pour moi, il l'heure de m'en aller...". Il n'a pas l'air d'apprécier. Je vais essayer de ne pas trop insister, sinon, je suis bon pour rentrer à moto ce soir... ;o)
 
J'arrive à la spéciale et, devinez quoi, l'envie de pisser réapparaît ! Buté comme je suis, je ne m'arrête quand même pas. J'ai l'impression de mieux passer qu'au premier tour, ce que confirmera mon temps, amélioré de 3 secondes (sur un total de 3"05). Quand même 20 secondes de plus que le meilleur de ma catégorie (et 12 secondes de mieux que Nico, na na nère).
 Re-ligne, re-bourbier, et c'est l'arrivée, après 6 heures de moto. Quelle belle journée !
 
Nico arrive peu après avec ses 11 minutes de retard (forcément).On décrotte un peu les motos en attendant la publication des résultats. Le temps de les sangler sur la remorque, de papoter avec les potes, les résultats sont affiché.
 Je fini 7ème sur 10 (11 partants en catégorie 500cc, un abandon), merci Uwe et Nico ;-) qui lui aussi, termine dans les 10 premiers ;-) .
 
19h00 , nous rentrons au bercail , la tête pleine d'anecdotes à raconter (un jour) à nos petits-enfants...
 
Si la chance est de notre coté, et si vous le voulez bien, on se retrouve après le 7 Octobre, pour le compte-rendu de "Schimmeldewog".
 
jeanjean

La course , par NICO....
 
Aux anges !... J’étais aux anges....c’était génial...!
 Je ne vais pas reprendre le recit de toute la course, Jeanjean l'a si bien raconté....
 Juste quelques anecdotes.
 
Le side accidenté qu'on a vu le matin
On a appris , après la course , qu'il s'agit d'un gars , novice en side , qui s'improvise sidecariste de course, il invite un copain , novice en singerie,et vogue la galère. A la première difficulté , crac ,boum, hue !
Pompiers , helico , ambulance , hôpital . Piloter un side , c'est pas simple , et ça s'apprend.
Ces imprudents s'en tirent a bon compte....une ou deux fractures....
 
Le passage ou je me suis perdu
J'ai compris , en analysant après la course , ce qui s'est passé.
Je roule avec Uwe, bon pilote sur sa HL, et je suis un peu absorbé parce que j'observe sa technique , ses trajectoires, tant et si bien que je ne fais plus attention au fléchage. Uwe , voyant que je le suis , ne se pose pas la question de savoir si on s'est planté. En fait , il y a un endroit du circuit, où le fléchage qui conduit au CH1 est très proche du fléchage qui conduit au CH3.On suit les mauvaises fleches pendant 10 minutes avant de se rendre compte du problème.
Uwe repart a contre sens du circuit pendant 15km (manœuvre dangereuse) jusqu’à l'endroit de notre erreur, je me suis fié a son expérience en me disant que ça limiterait les dégâts.
En fin de journée, Jeanjean trouve que j'ai tort de m'en vouloir a ce point. En réalité , je ne m'en veux pas d'avoir fait une erreur de navigation, ce qui est fait est fait. Je m'en veux surtout de m’être laissé distraire par la présence d'un bon pilote, et ensuite , je m'en veux d'avoir continué a le suivre alors qu'il fonce tête baissée. J'aurais mieux fait de m’arrêter 2 minutes , de sortir la carte pour retrouver un endroit approprié pour reprendre le bon tracé plutôt que de suivre Uwe a contresens de la course pendant 1/4 d'heure.
La leçon que je retiens , est "je fais MA course , et j'arrete de regarder ce que font les autres".
Sur le coup , quand au CH1 le verdict tombe avec 11 minutes de retard , ma première pensée est de continuer la course comme si de rien n’était , en profitant au maximum du magnifique parcours.
 
Un troisième tour inoubliable.
Le troisième tour , que je boucle totalement seul , me confirme que le meilleur moyen de bien rouler quand on débute comme moi , est de rouler seul. Le triste épisode du deuxième tour est oublié. Ce troisième tour de 44 km restera LE souvenir grandiose de cette course. Je sentais que je roulais a bon rythme mais sans imprudence, la moto faisait exactement ce que je voulais, le moteur tourne comme une horloge , la partie cycle n'est jamais prise en défaut , un régal .En spéciale , j'ai vu des spectateurs applaudir ,deja c'est encourageant ,mais même si je n'ai pas fait de super temps , je devais au moins avoir l'air d'attaquer....c'est déjà ça ....
 
Le bourbier , pas triste....
J’étais un peu perplexe avant d'affronter ce bourbier qu'il faut passer trois fois dans la journée (a la fin de chaque tour).Premier passage , très prudemment, mais finalement c'est facile car la motricité de la bécane est excellente .Deuxième passage, un peu de gaz pour s'amuser, et un gros travers à la fin , mais pas de chute , ouf .Troisième passage, du gaz, et encore un travers a la fin , mais sentant la chose venir et étant complètement à l’équerre (le public derrière moi) , j'enfonce une botte dans la boue et je rétabli la moto en exécutant un bel arc de cercle en pivot qui arrose copieusement les spectateurs .Apres tout , les spectateurs voulaient voir de la boue , ils en auront vu ... (et puis , il parait que c'est bon pour la peau).Ca m'a bien fait rire d'entendre les applaudissement se muer en cris de panique...J'aurais donné cher pour voir une vidéo de la scène.
 
L'accueil germanique....chaleureux.
Ca m'a fait plaisir de voir que j'ai été un peu adopté par cette communauté où tout le monde se connaît depuis si longtemps.
D'une course a l'autre , il y a de plus en plus de pilotes qui se rendent compte que je parle un peu allemand et qui viennent sympathiquement discuter avec moi . J'en apprécie d'autant plus l'ambiance chaleureuse qui règne entre les concurrents , et le travail remarquable de l'organisation ,très au point , qui est aux petits soins pour tout le monde.
 
Des remerciements...toujours et encore...
D'abord Jeanjean , ben ouais , encore.......Il sait à quel point je lui suis reconnaissant de m'avoir montré la voie.
En discutant ensemble , on s'est dit que c'est de ce genre de journée qu'on rêvait quand on avait vingt ans, et qu'on s'en souviendra toute notre vie.
Une météo parfaite (25° du soleil et un peu de vent) ,des paysages sublimes , pas la moindre chute , pas le moindre incident technique , une moto qui faisait exactement ce que je lui demandait (maintenant , c'est le pilote qui doit progresser) ....
 
Le pied !.....y a rien a ajouter d'autre....c’était le pied.
 
NICO
 
PS : Merci aussi à Christophe qui nous a gentiment prêté sa remorque...la mienne n'ayant qu'un seul rail...
La BD LEGO que je me suis amusé a faire semble avoir donné des idées aux enfants de Jeanjean....en utilisant des personnages playmobil...