Schimmeldewoog 2009

...par Jeanjean...


Salut les p'tits gars,
 
ça y est, après douze mois d'abstinence, c'est reparti pour la septième "Johann Philipp Jöst Gedächtnisfahrt", désignation officielle de l'enduro du village de Schimmeldewoog.Cette course est également connue sous le nom de "Ulfenbachtal Gelände Classic"
 Arrivé comme d'habitude la veille de la course, histoire d'avoir le temps de tchatcher avec les amis - et de reconnaitre la spéciale, même si dans mon cas, ça n'a aucune influence sur le résultat :-( - je passe la nuit à ne pas dormir.
 
Comme d'habitude, il pleut et ça tambourine fort sur le toit de la camionnette. On va patauger dans la gadoue...
 Au petit matin, quelques rayons de soleil jouant à cache-cache avec la bruine.
 
Eric - que j’attendais hier soir - viens à peine d'arriver.
 
 
A 10:50, c'est parti pour quatre tours de 25 kilomètres. Quel plaisir de se retrouver ici!
 
J'attaque le premier tour, sur motivé et surentrainé - je n'ai pas roulé en TT depuis Schimmeldewoog 2008!
 
Quant à la moto...
Pneu arrière neuf, nouvelle déco, rien ne peut m'arriver. La carburation est aux p'tits oignons, merci encore à ET et Stef pour les pièces.
 
 C'est comme ça que j'attaque la première montée "Ottmar Walter" - broap broap broap, les doigts dans l'nez!
 
Puis la première descente ... paf ... tout le monde par terre! Fidèle à la devise "si tu ne sais pas nager, c'est la faute du maillot de bain", je mets ça sur le compte du pneu avant trop gonflé. Mon mécano -qui est en même temps le pilote- va se faire secouer le prunier!
 
Pour le reste, pas de problème. La spéciale n'est pas chronométrée au premier tour. Au test d'accélération-freinage, 50 m pour mettre du gros gaz, suivit d'une zone de 5 mètres à l'intérieur de laquelle il faut arriver à s'arrêter, gros freinage, je sens la roue avant bloquée glisser sur le bitume mouillé... ouf, Ça le fait! 2 cm avant la ligne... Je n'encaisse pas les 25 points de pénalité et continue vers la case départ.
 
Arrivé au parc, j'ai 25 minutes pour souffler un coup - et baisser la pression à 700 grammes à l'avant.
  
Deuxième tour, la bruine réapparait pour empêcher le sol de trop s'assécher...
Le gars en 420 KTM qui part dans ma minute est ici pour la première fois. Le pauvre doit s'amuser, dans la gadoue, avec son bolide surpuissant.
 
Tout va bien, ça glisse dans tous les sens mais la moto file droit... ou à peu près.

Je passe la spéciale sans me vautrer et attaque la grande montée "au dessus de l'église". Ça passe, ça passe pas, ça passe, ça passe pas... faites vos jeux, rien ne va plus... j'envoie un grand coup de gaz et quitte le navire en détresse.
 
Celui-ci, pas si détressé que ça, escalade le talus et va se jeter dans un arbre. Le spectateur appuyé à l'arbre fait un grand bon de coté et dévale la pente de cinq mètres... Les marshals se jettent sur la moto, remettent tout d'aplomb, le pilote sur son engin et c'est reparti. L'efficacité germanique...
 Dans la montée suivante, une trapanelle des années soixante affichant un manque de débattement flagrant me bouchonne... enfin pas tant que ça, car l'ex-champion qui la pilote n'a pas perdu la main! Là, maintenant, un trou sur la gauche, je mets les gaz pour le passer ... paf!... dans un arbre! Je n'ai pas dû voir le gros pavé caché sous la boue. Je remets tout d'aplomb - moto et pilote- passe la première et ... rien! La moto reste sur place. Zut alors, le guide-chaine à disparu et la chaine déraillée. Je la remets sur sa couronne. Il faudra faire gaffe la suite du parcours.
 
 Et retour à la case départ. Tout fait mal! J'ai dû me bousiller une cote dans une de mes gamelles. Descendre et monter sur la moto me déchirent le coté, sans parler du démarrage...
 
Mais bon, c'est payé, il faut y aller... Un p'tit coup d'œil dans le réservoir. C'est bon, il en reste. Ça va bien tenir encore un tour. Il faut veiller à ne pas trop alourdir la moto.
 
 Ça repart pour un troisième tour. Je me rate dans la première montée, dans le pré du père Walter. Comble de malchance, mon fan-club est sur place et fixe le tout sur vidéo...
 
Pour le reste, tout va bien. Je passe la spéciale sans encombres, arrive en haut des montées folles, me vautre dans les descentes aux enfers, en passe une à courir à coté de la moto...
 
 Dans les chemins, les ornières se font de plus en plus profondes. Mais la moto tire droit... à peu près! Tout d'un coup, je pars au fossé, mais il suffit me de visser la poignée pour se récupérer. "La vitesse stabilise" comme on dit... Ce que j'applique aussi peu après, pour finit ma course la moitié de la moto pendant lamentablement au dessus d'une ravine de trois mètres. Impossible de ressortir la moto tout seul. Heureusement, un spectateur s'est égaré dans les parages et m'aide à repêcher le navire. J'ai du bol, pas de fan club aux alentours.
 
 Et c'est reparti. Peu après, beuuuh! Passage en réserve. Ouah, j'espère que ça va suffire. Il me reste moins d'un quart du parcours à finir avant de retrouver le parc, mais je sens la moto qui hoquète par manque de combustible... pour s'arrêter définitivement en haut de la dernière descente. Quelle chance, file en roue libre jusqu'à la case départ.
 
 Un peu d'énergie pour pilote et machine, et c'est reparti. Le début du parcours se passe sans encombre, jusqu'à la spéciale. A la sortie du virage relevé, la chaine me fait "coucou, t'as vu, y'a plus de guide-chaine" et abandonne lâchement la couronne. Je la replace, repart le couteau entre les dents, puis soudain, un gros bruit de bombardier lourd derrière moi. Des bagots en sidecar qui déboulent à font la caisse! Je me jette de coté pour les laisser passer. De toute façon, je n'ai plus rien à gagner. Encore quelques coups de gros gaz pour faire plaisir aux spectateurs et voilà la cellule.
 
 
Au dernier passage de la montée "au dessus de l'église", je me bloque lamentablement sur une marche. Les marshals se jettent sur moi et hop, un p'tit coup d'ascenseur et je me retrouve en haut sans avoir rien compris.
 Plus que quelques montées folles et autres descentes d'enfer et le calvaire prend fin.
 Et dire qu'on paye pour être là! Il faut vraiment ne pas être bien dans sa tête!
 Je suis trop heureux d'être arrivé à bout de cette Schimmeldewoog 2009.
 
Bon, je vais aller boire un coup avec mon fan-club, applaudir à la remise des prix puis retour à la maison histoire de soigner mes bobos.
 
 
 
 
Rendez-vous en 2010 ;-)
Pour finir , quelques photos de cette journée mémorable....